Avec les premiers appels à projets pilotes proposés en 2021, les acteurs des secteurs social et médico-social ont largement pu amorcer leur virage numérique en 2022 grâce à un accompagnement renforcé, tant par les financements de la CNSA, du Ministère de la Santé et des ARS que par les conseils, formations et suivis personnalisés proposés en proximité par les GRADeS.
La dynamique est enclenchée et l’année 2023 s’annonce être celle de l’accélération et de la généralisation du numérique dans les ESMS. Une bonne nouvelle pour les patients, résidents et professionnels, synonyme de sécurisation et d’amélioration de la prise en soins.
Prenons un moment pour revenir sur cette année 2022 en Nouvelle-Aquitaine.
Ce sont tout d’abord 536 nouveaux établissements et services du secteur qui ont été financés, portant ainsi à 1 105 le total d’ESSMS financés pour l’acquisition ou l’évolution de leur dossier usager informatisé et l’accompagnement aux usages numériques. Cela représente plus d’un quart des établissements et services de la région.
Côté éditeurs, à ce jour, 6 solutions logicielles ont été référencées Ségur, atteignant donc le niveau requis par le Dossier spécifique de référencement.
Premiers jalons posés
Les indicateurs sont donc plus que positifs, même si les usages ne sont pas encore tout à fait au rendez-vous. Rien de plus normal quand on sait le temps requis pour faire évoluer les pratiques professionnelles. Sessions de formation, méthodologie d’accompagnement au changement, … les chefs de projets des grappes sont sur le pont, accompagnés des équipes du GIP ESEA qui leur partagent les bonnes pratiques et les retours d’expériences des plus aguerris lors d’ateliers de travail, de webinaires collectifs et d’accompagnement plus personnalisé.
Sur le terrain, force est de constater que certaines obligations réglementaires restent complexes à franchir. L’exercice obligé de passation d’un marché public, s’il s’avère intéressant pour travailler l‘expression des besoins des utilisateurs et la mise en concurrence des éditeurs, ne s’en révèle pas moins chronophage. De même, les pré-requis relatifs aux moyens d’identification et d’authentification des professionnels et des structures sont encore peu répandus et, s’ils sont garants de la sécurisation future des données, ils n’en restent pas moins fastidieux à mettre en place.
Malgré ces difficultés, les porteurs de projets témoignent régulièrement de leur engagement et d’un dynamisme à toute épreuve pour les surmonter, ce qui nous fait dire que 2023 sera l’année des usages numériques. Les jalons sont en place !
2023, l’année des usages
Dès le 1er trimestre, les établissements et services encore non embarqués dans la dynamique numérique pourront prétendre au nouvel appel à projets. L’ambition est grande de financer 800 à 1 000 ESMS supplémentaires, tout en les accompagnant aux usages.
Le dispositif SONS, lié au référencement des solutions de DUI, est ouvert et, déjà, les éditeurs font signer des premiers bons de commande et planifient les déploiements techniques. Nous nous trouvons donc à ce moment charnière où financements et solutions techniques sont conjointement disponibles. Or, il est fondamental de rappeler que prendre le virage numérique, soit assurer le passage du papier au digital pour tous les professionnels, nécessite de synchroniser et cumuler deux dispositifs : le déploiement technique des solutions d’un côté, et l’accompagnement du changement ou des nouveaux usages de l’autre. L’un ne va pas sans l’autre et chacun requiert des compétences et un agenda spécifiques.
Rappelons, s’il en est besoin, que la digitalisation va permettre aux usagers d’accéder à leur Espace Santé et aux professionnels d’améliorer et de sécuriser les parcours de soins des usagers.